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Brut.
Ce mot-là n'en souffre aucun autre.
Autour de lui, seul le silence de l'organique.
Celui de Runina, aux confins de la Slovaquie.
Loin de nos frénésies, de nos cacophonies de parade.
Un village rescapé du temps.
Runina, village habité de femmes et d'hommes indemnes.
L'atmosphère chargée de la pudeur des gens épais.
Qui ignorent le futile et tiennent au secret le douloureux.
Brut.
La pleine intégrité est sans discours.
Elle est vérité du geste.
A Runina
La rudesse est la gravité du sensible.
"Tu as faim, mange."
Alors Kravat a mangé. Lui que le destin de l'amitié a déposé, incongru, quelques jours dans la montagne. Perdu dans une atmosphère étrangère et pourtant extraordinairement familière. Longtemps, il a laissé pénétrer en lui ce "je ne sais quoi" qui ne le lâche plus, cet appel irrépressible d'y retourner encore et encore. D'approcher au plus près du mystère - sans emprise - pour en refléter la force. " Cette manière de vivre, intense, brutale, c'est ça qui est beau". Se réchauffer à la rudesse ancestrale et deviner qu'elle est la patine que le temps forge sur la fragilité. Qu'il en va de même pour la couleur des murs de la cuisine, des tentures et des nappes : tons cassés au vent de l'est, chargés des poussières perdues, imprégnés des vies passées.

Marie Eve Maréchal.

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